Jérémy Ferrari : moi, beau et méchant. 

20/10/2013

Jérémy Ferrari a fait de l'humour noir sa marque de fabrique.
Une signature qu'on retrouve dans son livre "Hallelujah Bordel !"


Le petit prince de l'humour noir sort son livre, "Hallelujah Bordel !" illustré par des dessins burtonesques.

Jérémy Ferrari, c'est d'abord un physique de crooner italien, belle gueule, gendre idéal en somme. Seulement, dans les dîners de famille, il risque d'en crisper plus d'un avec son humour noir et cette façon bien a lui d'aborder les sujets les plus sérieux comme le handicap, le racisme ou encore la religion. 

Ce jeune homme de 28 ans né à Charleville-Mézières a toujours vogué à contre-courant. Adolescent, c'était un élève dissipé qui a quitté l'école en 3 ème secondaire pour monter sur les planches. À 17 ans, il se rend à Paris et écume les scènes ouvertes, les cafés-théâtres... Seulement, son humour noir reste confidentiel. Son spectacle Hallelujah Bordel ! n'attire pas les foules. Jusqu'au jour où, un peu comme le messie auquel il n'y croit pas, Laurent Ruquier débarque et lui propose de participer à l'émission On n'demande qu'à en rire. Il accepte, alors que quelques jours avant, il avait annoncé qu'il jetait l'éponge. 
La télévision lui apporte la reconnaissance qu'il attendait. Avec le même one-man-show, il remplit aujourd’hui des salles de 1 500 personnes. Il joue à guichets fermés et prolonge sa tournée de 50 dates. Le spectacle, il le décline aussi dans un livre qui porte le même nom. Une façon pour lui de se démarquer des autres de la génération Ruquier, mais aussi de partager le savoir qu'il a accumulé au fil de ses recherches pour écrire son seul en scène. "J'avais fair un travail quasi journalistique. Je me suis documenté sur les religions, j'ai rencontré des croyants, des athées, me suis disputé avec des imams, des rabbins ou des prêtres. Comme je ne suis pas un intellectuel à la base, j'ai besoin de fouiller mon sujet et je peux devenir très pointu dans un domaine, mais passer pour totalement inculte dans un autre et ce dans la même soirée. Tout dépend du sujet."
❝ Je suis terrorisé par le fait que les gens ne m'aiment plus et, en même temps, je veux que ma carrière monte en puissance. ❞
Grâce à sa collaboration avec le dessinateur Ludovic Févin, Jérémy Ferrari a écrit un ouvrage à l'encre noire. Aucune autocensure n'a été tolérée et la maison d'édition a certainement conclu un excellent contrat avec un grand cabinet d'avocats. L'humour noir de Jérémy Ferrari peut provoquer des crampes à l'estomac à force de rire ou de grincer des dents. Mais une chose est sûre, il provoque et cela plaît aux Français. Ce succès, il le vit plus ou moins bien.
"J'ai pu aider mes parents et les sortir un peu de la merde. C'est un grand bonheur et en même temps, cela ne m'a pas apaisé. Je suis hyperactif. Le quotidien m'ennuie. Je suis terrorisé par le fait que les gens ne m'aiment plus et, en même temps, je veux que ma carrière monte en puissance. Du coup, je ne me rends pas compte de ce que j'ai déjà. Quand je réussit quelque chose, je suis déjà passé à l'étape suivante."
D'ailleurs, il travaille déjà à l'écriture de son prochain spectacle qui devait s'intituler Vends 2 pièces à Beyrouth et aura pour thème la guerre. Un sujet qu'il travaille ardemment. Prochainement, il aimerait se rendre dans une zone de conflit pour sentir la tension. Attention, il risque d'en revenir encore plus cynique. 

Écrit par Vanessa LHUILLIER