Jérémy Ferrari à l’Accor Arena.
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L’humoriste de 38 ans propose ce week-end les deux dernières dates de son one-man-show « Anesthésie générale » dans l’enceinte géante et bondée de Paris Bercy. Nous avons assisté à celle de samedi soir avant la représentation de ce dimanche 10 mars à 17 heures, retransmise en direct dans 300 salles de cinéma en France.
Les deux humoristes font patienter le public en échangeant, micro à la main, avec certains fans. « Tu t’appelles Milan ? demande Arnaud Tsamere à un petit garçon. Ça tombe bien, c’est à peu près la durée du spectacle ! » Vanne imparable que l’intéressé lui-même reprendra à sa sauce tout au long des… trois heures de show. Une performance quasi unique dans le monde du seul-en-scène.
À 20 heures précises, ce samedi, la lumière s’éteint et avant l’arrivée en scène de Jérémy Ferrari, le public découvre un court-métrage documentaire sur le parcours cabossé et hors du commun de l’humoriste ardennais qui, à force de travail et de perpétuel dépassement de soi, a su mettre en sourdine les nombreuses maladies invisibles (alcoolisme, troubles obsessionnels, troubles de l’attention…) qui l’accompagnent depuis des années, et ont donné à ce spectacle sur les déboires du système sanitaire français une résonance particulière. « Un spectacle de vengeance personnelle », a prévenu d’entrée Ferrari sur scène. Le ton est donné.
Premiers frissons : la musique électrisante qui galvanise le show à intervalles réguliers est jouée en direct par douze musiciens de l’orchestre d’Anne Gravoin. Autour de la scène, deux écrans géants zoomant sur la vedette du soir et un dispositif de lumières de haut vol qui semblent sculpter de vrais décors. Visuellement bluffant.
Pied au plancher, Jérémy Ferrari trouve rapidement ces marques dans cette arène XXL. Notamment lorsqu’il descend dans la fosse pour un quart d’heure d’interaction avec le public absolument délirant. En se cognant avec le cadreur chargé de le filmer au milieu des rangs des spectateurs, Jérémy Ferrari lui lance : « Mais si tu ne me suis pas moi… tu filmes quoi, en fait ? » Fou rire du public, qui se fait gentiment asticoter par le maître des lieux. « Les équipes de Bercy qui découvrent (depuis les coulisses) le spectacle, je les entends plus rire que vous ! »
Au terme d’un peu plus de trois heures de show (et non « 9h43 » comme annoncé par l’humoriste !), Jérémy Ferrari termine son avant-dernière dans un élan d’émotion qui met la chair de poule. « J’avais très peur que ce spectacle aille à la poubelle », raconte-t-il au moment des remerciements pour faire écho au Covid qui a fauché l’élan de son lancement à peine trois mois après la première. « On m’a dit qu’il était impossible de remplir de grandes salles avec mon type d’humour… » savoure-t-il aussi.
Prochaines étapes pour Jérémy Ferrari : la séance diffusée en direct ce dimanche après-midi avec déjà 70 000 places vendues, un premier rôle au cinéma le 1er mai (« Roqya », avec Golshifteh Farahani). Et deux nouveaux spectacles déjà dans le viseur : celui avec ses potes Lecaplain et Tsamere. Puis, en 2026, un one-man-show tout neuf sur l’écologie.