Jérémy Ferrari dédicace son livre "Hallelujah bordel!"

03/12/2013

Jérémy Ferrari était l’invité de Happy FM à Reims. À l’espace culturel de l’hypermarché de Saint-Brice-Courcelles, il s’est livré à une séance de dédicace pour la sortie de son livre "Hallelujah bordel!". Il a répondu à nos questions.


Qu’est-ce qui a motivé votre venue à Reims ?

Trois bonnes raisons : la promo du livre, celle du DVD et mon passage au Kabaret de Tinqueux le 19 décembre.

Que raconte « Hallelujah bordel » ?

Après avoir fini d’écrire le spectacle Hallelujah bordel, il me restait tellement de matière que j’avais de quoi en faire un livre illustré. J’ai rencontré des éditeurs et un dessinateur incroyable, Ludovic Fevin, qui a un univers à la Tim Burton. Ensemble on a travaillé de la façon suivante : sur une page vous avez un article de presse ou une déclaration d’un religieux, et en face un dessin qui l’illustre. Par exemple, vous avez une maman en burka avec sa fille de 3 ans en burka, et une infirmière lui dit : « Qu’est-ce qu’elle vous ressemble ! »

Qu’allez-vous présenter au Kabaret ?

Hallelujah bordel, la dernière date de la tournée en Champagne-Ardenne, pour satisfaire les gens qui n’avaient pas eu de places à mon dernier passage.

De vos 3 spectacles, dans lequel avez-vous pris le plus de plaisir ?

Dans le dernier car c’est vraiment le plus abouti ; j’ai toujours voulu allier l’efficacité du rire avec le fond et la forme. Cette fois j’ai réussi à atteindre l’objectif fixé. On peut toujours améliorer mais celui-ci me va comme il est.  

Pour quelle raison écrivez-vous des sketches sur la religion ?

Parce que, comme ça ne marchait pas pour moi et que l’on me disait que je ne pourrais jamais toucher à la religion, ça m’a donné envie de le faire. Je me suis dit que ça allait conjurer le sort. J’ai commencé à lire la Bible, j’ai trouvé ça tellement drôle que je me suis dit que je tenais vraiment quelque chose et je suis d’ailleurs étonné d’être le premier humoriste à amener les textes sacrés sur scène. 

Vous êtes à la fois culotté, vous traitez les sketches comme un défroqué.
Qui êtes-vous exactement ?

Je crois faire partie de ces artistes qui ne veulent pas monter sur scène pour rien, je suis conscient que c’est un métier très égocentrique, à savoir faire payer des gens pour nous écouter. Je suis très sensible à la souffrance des gens dans le monde, donc j’essaie à ma modeste manière de faire bouger les choses. L’injustice, le rejet me révoltent au plus haut point alors j’extériorise cette colère qui est en moi. Pour ce faire j’ai choisi l’humour. Je suis en colère contre les racistes, les homophobes, les misogynes, en un mot contre tous les crétins qui peuplent cette terre et qui ont 2000 ans de retard dans leur manière de penser. Mais on peut pratiquer sa religion dans le respect de l’autre, avec ça je n’ai pas de problème.

Que vous ont apporté les cours Florent ?

Pas grand-chose. Ce qui m’a apporté beaucoup, ce sont les cours particulier avec Bruno Nion qui pour moi était psy, papa et prof de théâtre, qui m’a fait croire que peut-être j’avais du talent, et que je devais me faire confiance. Il a convaincu mes parents de me laisser partir à Paris même en tant que mineur, car il y avait de grandes chances que j’y arrive. Les cours Florent ne m’ont pas apporté de contacts professionnels, et pas vraiment d’apprentissage non plus, à part Sébastien Libéssa, mon prof de théâtre la première année. Les autres étaient plutôt des gens qui s’écoutaient parler ; j’avais d’ailleurs fait le calcul du prix que nous coûtait d’écouter les dictons d’un prof qui à chaque cours passait systématiquement une demi-heure à les expliquer. Je lui ai demandé ou d’arrêter les dictons ou de nous rembourser ce temps-là . Le troisième était de la Comédie française. Pour lui, l’humour était un sous-art… Il faut arrêter avec les cours Florent, et surtout qu’ils arrêtent de se targuer de sortir des stars : avec 2 500 élèves par an, c’est normal qu’il y en ait un qui réussisse tous les cinq ans ! Là ou j’ai été le mieux formé, c’est chez Ruquier.