"J’aime aller là où les autres ne vont pas"

04/11/2013

Dans “Hallelujah bordel!”, Jérémy Ferrari (ici lors de sa séance de dédicaces à Chambéry vendredi), propose un spectacle à la fois percutant et provocateur sur la religion. « Pas besoin d’être un expert en religion pour se marrer », précise l’humoriste.


Dans ce spectacle, tout tourne autour des religions. Pourquoi avoir choisi ce sujet ?

J’aime aller là où les autres ne vont pas et faire une vraie proposition artistique. C‘est aussi un prétexte pour aborder mes thèmes de prédilection (le racisme, la misogynie, l’homophobie). Ce spectacle est grand public, très provocateur et humour noir, je me moque des extrémistes religieux. Il faut juste avoir du second degré. On y apprend des choses aussi car je me suis documenté et j’ai fait le tri, pour être drôle et efficace.

Comment arriver à faire rire sur un sujet aussi sensible ?

La religion est une source d’inspiration incroyable. D’ailleurs, je remercie Dieu à chaque spectacle. Je me base sur des faits réels, sur des déclarations complètement dingues d’imams, de rabbins, de pasteurs… Par exemple, personne ne sait que si l’on a les testicules écrasés, on n’a pas le droit d’aller à la messe. Pourtant, c’est écrit dans la Bible. J’amène tous les textes sur scène, ce qui n’a encore jamais été fait par un humoriste, en France ou à l’étranger.

Vous a-t-on déconseillé de jouer ce spectacle ?

Oui, mes proches. Ils me disaient qu’on ne pouvait pas parler de la religion sur scène. Mais c’est ce qui m’a convaincu de le faire. Ce spectacle m’a valu insultes et menaces. Je crois que ça me motive encore plus à dire des horreurs. Et je ne m’interdis aucun thème. Aucun sujet ne me fait peur. On peut rire de tout à partir du moment où c’est fait avec sensibilité et finesse.

Que répondez-vous à ceux qui vous trouvent trop méchant ?

Je les remercie car j’ai besoin d’avoir des détracteurs pour exister. Je suis un provocateur, j’ai autant besoin d’avoir des fans que des opposants. Si tout le monde est d’accord avec moi, je n’ai plus une raison d’exister. Je suis là pour faire rire le public et emmerder les cons. J’ai cet humour dans la vie de tous les jours.


Par Guillaume ARMAND pour Le Dauphiné