« Je suis complètement gaga de mes chiens »
Si l’humoriste Jérémy Ferrari a souvent la dent dure, il est sans arme quand il parle de l’amour qu’il porte à ses deux chiens.
« Il y a six ans, on m’a offert Joker, un jack russel. Ça commençait à marcher pour moi, j’avais un appartement plus grand et je l’emmenais absolument partout. Il était même là, sur scène, à mon premier Olympia ! J’ai fini par acheter une maison proche de Paris, car je voulais quand même avoir un gros chien. J’en cherchais un gentil, affectueux et qui puisse surveiller la maison. C’est là qu’on m’a conseillé le beauceron et que Marly est arrivée. »
UNE GRANDE SENSIBLE, IMPRÉVISIBLE ET ATTACHANTE
Si Joker s’est rapidement adapté à la vie d’artiste et de citadin de son maître, Marly a posé quelques soucis à Jérémy qui a su heureusement bien réagir.
« Avant de s’installer dans la maison, on restait encore quelques mois dans l’appartement. Je me disais que ce n’était pas plus mal et que j’allais pouvoir facilement l’accoutumer aux bruits, aux voitures, aux gens… Mais Marly avait peur de tout. A tel point que, quand je prenais la laisse pour la sortir, elle faisait pipi dans le couloir. J’ai fini par appeler l’éleveuse qui m’a expliqué que, chez le beauceron, c’était rare mais ça arrivait d’avoir un chiot hypersensible. On a travaillé ensemble pour y remédier. Ça a fini par aller mieux, mais elle reste une grande sensible. »
UNE DISPARITION MYSTÉRIEUSE
Et la plus belle d’entre toutes les bêtises de ses chiens reste celle où l’humoriste n’a pas du tout rigolé. Il a même eu la peur de sa vie, pensant ne jamais revoir Marly.
« Ils se sont enfuis en direction de la forêt. Joker est revenu quatre à cinq heures après, mais pas Marly. On a cherché partout, pendant des jours et des jours. Jusqu’à ce qu’on se dise qu’elle devait être morte… Puis elle est rentrée, dans un sale état, la patte cassée… On a dû l’opérer deux fois pour qu’elle puisse remarcher correctement. On ne saura jamais vraiment ce qui s’est passé. »
Heureusement, depuis, le duo s’est assagi, pour la plus grande tranquillité de celui qui parcourt les routes pour faire rire son public de ses sketches qui dénoncent, parfois férocement, les pires travers de nos sociétés. Religions, racisme, féminisme, misogynie, guerre, handicap… aucun sujet sensible ne résiste à celui qui ose bousculer nos certitudes par son humour noir sans limites.
"TOUT PEUT FAIRE UN BON SUJET"
Oserait-il aborder un jour le thème de l’animal dans ses sketches ? Dénoncer les abus dont ils sont victimes dans nos sociétés de consommateurs qui, pour certains, considèrent les animaux comme des objets ou des faire-valoir ? « Tout peut faire un bon sujet, concède-t-il. A vrai dire, mon prochain spectacle aura pour. thème l’écologie, donc je parlerai forcément des animaux. L’un ne va pas sans l’autre. Il est temps qu’en 2021, on arrête, par exemple, de planter des pics dans des taureaux. Il y a une prise de conscience, mais c’est trop long. »
Reste que, pour celui qui s’avoue volontiers « complètement gaga des (ses) chiens, la difficulté dans ce spectacle sera de rester objectif car c’est un sujet qui me met très en colère. Il était temps que j’en parle ! ».