Jérémy Ferrari souffre de "maladies invisibles" et d'alcoolisme : "Je consommais 6 à 7 litres de vin par jour"

18/02/2020

Jérémy Ferrari est en lutte constante contre ses démons. L'humoriste, qui a déjà pensé au suicide, est atteint de "la forme d'alcoolisme la plus aiguë" et s'est livré sur les maux qui le rongent dans "C à Vous".

Si Jérémy Ferrari est spécialiste de l'humour noir, c'est peut-être pour dissimuler des blessures du passé, profondes et enfouies. Une manière de transformer ses faiblesses en forces, de rire de ce qui devrait faire pleurer. Alors qu'il joue son spectacle Anesthésie Générale à guichets fermés, l'humoriste de 34 ans est revenu sur son addiction à l'alcool et ses autres démons, sur le plateau de C à Vous, le 17 février : "J'étais bourré dès le matin, le soir, je n'étais plus en état de m'apercevoir de quoi que ce soit. J'ai une forme d'alcoolisme qui est très dure. C'est la forme d'alcoolisme la plus aiguë, qu'on appelle l'alcool noir. Pour résumer, j'ai toujours eu une tendance à boire beaucoup trop et plus que tout le monde. Mais je maitrisais. Je sentais déjà que j'avais un problème: les jours où je ne buvais pas, je me retenais de boire. Ce n'est pas 'je ne buvais pas', c'est 'je me retenais de boire". Longtemps, le comique est parvenu à garder une forme de contrôle sur son addiction, notamment grâce au "sport" et à la "scène". Toutefois, le combat n'était pas gagné... loin de là. 
Jérémy Ferrari, qui a expliqué qu'il souffrait de "maladies invisibles", est atteint d'un trouble de l'attention et de l'hyperactivité, mais aussi d'un Trouble Obsessionnel Compulsif et Idéatif (TOCs). Autant de tourments qui "déclenchent des images horribles dans la tête qui peuvent arriver à n'importe quel moment". L'humoriste a résumé : "C'est un cocktail Molotov dans ma tête depuis des années".
Ces troubles ont aggravé sa dépendance à l'alcool, car la boisson semblait apaiser ses démons... jusqu'à ce qu'il perde inévitablement le peu de "contrôle" qu'il avait sur son addiction. "Au moment où je perds la maitrise, j'en arrive à boire le matin en me levant (...) J'augmentais les doses tout le temps, sans parvenir à m'arrêter (...) En un an, je suis passé de boire en me levant le matin et à consommer au minimum par jour 6 à 7 litres de vin, jusqu'à arriver à une tentative de suicide", a-t-il déclaré, des trémolos dans la voix. C'est lorsqu'il entre en cure de désintoxication qu'il découvre que la forme d'alcoolisme dont il est atteint est la plus destructrice. 
Si Jérémy Ferrari a accepté de se livrer sur sa douloureuse expérience, c'est aussi pour faire prendre conscience de la gravité de ce mal qui cause 41 000 morts par an en France, selon des chiffres de Santé publique France, datant de 2019. Pour l'humoriste, une volonté de fer ne suffit pas pour éradiquer cette hydre. "La dépendance est une maladie neurologique. Quel que soit la dépendance, l'alcool ou autre, c'est une maladie neurologique qui prend le pas sur la zone qui régule la volonté aussi dans le cerveau. Il faut avoir la volonté de s'en sortir, mais avant de savoir qu'on est malade et de l'avoir admis, c'est très dur de trouver la volonté pour arrêter".
Ce n'est pas la première fois que le comique accepte de se livrer sur les maux qui le rongent. Récemment, il a raconté au Parisien avoir tenté de se suicider alors qu'il était dans un hôtel d'Aix-en-Provence : "J'étais très, très haut. Si je sautais, c'était fini. Mon meilleur ami est venu au moment où j'étais sur le rebord. Je lui ai dit je vois les arbres comme des excroissances de la mort sorties du sol. Quand tu dis ça, ce n'est pas la grande forme, t'es pas parti pour te faire une soirée devant 'Dirty Dancing".