Jérémy Ferrari transmet sa passion
CHARLEVILLE-MÉZIÈRES (Ardennes).
Ce week-end, une vingtaine de comédiens ont bénéficié du savoir-faire du fameux humoriste carolo Jérémy Ferrari. Il leur a donné quelques recettes pour écrire et jouer de bons sketches. Rencontre.
C'est la première fois que vous êtes pro. Sur Twitter (réseau social), vous avez envoyé un message, samedi matin, « Je hais enseigner ». C'était une plaisanterie bien sûr ?
Je suis méchant avec tout le monde ! C'est un jeu. Comme ce tweet. Ça s'est bien passé. J'ai l'habitude d'être coach et de travailler avec des jeunes comédiens. J'avais peur d'être trop dur, car je le suis dans le travail. Je me suis dit, ils viennent découvrir. Il faut être souple, à l'écoute, ne pas hésiter à répéter.
Qu'avez-vous appris à vos stagiaires ?
À aller dans la simplicité et dans le concret. On a répondu à la question comment passer de rien au sketch. Ils ont appréhendé l'écriture, la sensation d'être seul sur scène. Ce sont les prémices de ce qu'on doit faire quand on veut être humoriste. Je leur fais gagner du temps.
Comment vous êtes-vous retrouvé là ?
Ce stage est une idée de Bruno (Bruno Nion, directeur de l'école de théâtre Ludus qui a formé, lancé puis mis en scène Jérémy Ferrari il y a dix ans). Il y a des écoles du rire à Paris, je n'y crois pas du tout ; les écoles de théâtre oui, mais les écoles du rire… Je n'ai pas la prétention d'apprendre à être drôle. Il n'y a pas de recette, mais il y a des choses à ne pas faire.
Comment ça s'est passé pour vous ?
J'ai toujours voulu faire du One. J'ai appris en regardant des vidéos (de Palmade, Bigard, Robin) et j'ai pris des cours de théâtre avec Bruno Nion qui a été à la fois un prof et un psy.
Il m'a donné la confiance et la force.
Avec Halelujah Bordel en tournée en France, en Belgique et en Suisse, et le Ondar show, émission hebdomadaire sur France 2, vous avez quand même pris le temps de venir animer un stage ?
Bah oui. Il faut varier les activités. Et puis ça fait du bien de revenir aux racines, de se confronter aux jeunes. Ça faisait plusieurs années que je n'étais pas venu. J'ai encore de la famille et des amis ici, mais mes parents ne vivent plus à Charleville.
En juillet, vous avez été pris à partie par des Ardennais qui n'avaient pas apprécié votre humour concernant vos racines. Y a-t-il eu une suite à cette histoire ?
Non. Mais je continue de me moquer des Ardennes et je n'arrêterai pas. Je me moque de tout le monde, pourquoi pas des Ardennes ? Certaines personnes ne comprennent pas que je suis moi aussi Ardennais et que je pratique l'autodérision.
Vous aimez d'ailleurs assez les Ardennais pour terminer votre tournée à Charleville ?
Oui, le 3 mai est complet. On ajoute donc une date supplémentaire le 4 mai. Et finalement, on repart sur les routes. On n'a fait qu'une cinquantaine de dates et on peut en faire autant. On terminera par la tournée des Zénith dans un an.
Cela vous laisse-t-il le temps d'écrire un nouveau spectacle ?
Et votre projet de film qui devait être tourné au printemps ?
Oui, je vais écrire, cette année, pendant la tournée. Mon prochain fil rouge sera la guerre. Quant au film, nous en sommes à la deuxième phase de travail. Le tournage aura lieu plutôt en septembre.
Vous reverra-t-on en prof à Charleville ?
Au départ, je voyais ça comme un "one shot" mais j'aime beaucoup ce que je fais.