Jérémy Ferrari, Baptiste Lecaplain et Arnaud Tsamere, les coulisses d'une tournée entre amis.
15/01/2025

Quand Jérémy Ferrari part en tournée avec ses deux meilleurs amis, Arnaud Tsamere et Baptiste Lecaplain, cela donne 80 dates à guichets fermés, de la pression et des fous rires.
L'occasion de l'interroger sur leur vie à trois.
Sur les réseaux, dans les
interviews, vous vous vannez
non-stop. Est-ce votre manière de
fonctionner ?
Jérémy Ferrari : L'une de nos forces, c'est qu'on ne se prend jamais au sérieux. Et si l'un d'entre nous commence à le faire, immédiatement les deux autres vont se foutre de sa gueule. Cela nous permet de rester concentrés et lucides sur ce qu'on fait et sur qui on est. Si on était premier degré dans ce qu'on disait, il faudrait nous enfermer soit dans un asile, soit en prison. C'est ce qui fait aussi qu'on peut aller aussi loin dans la provocation et dans I'absurde. Et que les gens nous suivent. Ils aiment nous voir balancer des horreurs, sur les autres...et sur nous.
Ce que vous allez donc faire dans le spectacle ?
Oui. Les gens, ça les fait marrer qu'on se moque de nous. On ne peut pas vous en dire trop, mais on a pu aller encore plus loin que d'habitude dans les délires et puis, on s'est aussi beaucoup amusé avec nous-mêmes. Et vu comme on vanne vraiment beaucoup de gens, qu'on va très loin dans ces vannes, on s'est dit qu'il était important d'équilibrer un peu en étant très méchants avec nous-mêmes. On a toute une session, assez longue, ou l'on passe sur Arnaud, puis sur Baptiste, puis sur moi et où vraiment, on se vanne. C'est la partie un peu introspection, où on se défonce mutuellement. C'est pour moi, une des sessions le plus drôles du spectacle. En tout cas, une de celles où on s'est le plus marré à écrire. Pour le coup on est très méchant avec nous et nos proches.
Comment se passent vos sessions d'écriture ?
Ce qu'il se passe en écriture, c'est très proche de ce qu'il se passe sur scène ou de ce que les gens peuvent voir sur les réseaux et en interview. C'est génial de travailler à trois comme ça, parce qu'on est très amis, très complices, très complémentaires. Concrètement, on s'est d'abord mis d'accord sur une espèce de trame, avec un début, un milieu, une fin. On a démarré et, à ce moment-là, chacun balance des idées. Quand une idée qui inspire un peu les deux autres, ça part un peu en impro, et puis après on se met à découper, recouper, on avance, on recule, on relit...
Est-ce que la frontière entre vous et vos personnages existe encore ?
Elle devient de plus en plus fine. Quand on est ensemble, comme on a tout le temps envie de se faire marrer, même hors écriture, on a tendance à se caricaturer nous-mêmes tout le temps pour faire marrer les autres. Donc moi, je sais très bien ce qui fait rire Arnaud et Baptise et j'ai tendance parfois à accentuer un peu le trait pour les faire marrer, et c'est la même chose pour eux avec moi.
Au-delà de l'aspect professionnel, qu'est-ce que votre relation vous apporte ?
Cette collaboration, c'est une récréation. Au départ, ce truc, ça devait être 30 dates où on devait se marrer, ça finit par 80 dates, avec une tournée énorme, des salles énormes, ça ajoute de la pression. Mais au départ, c'est surtout une récréation. Je sais que quand je suis avec Baptiste et Arnaud, il ne peut rien m'arriver. Je sais qu'on va toujours arriver à sortir quelque chose de bien et que sur scène, si j'ai une défaillance, un trou, n'importe quoi, un soir où je suis moins bien, eh bien, je vais être porté par eux. J'ai une totale confiance en leur talent, en leur capacité à rebondir et en leur faculté à sentir si moi je suis en difficulté. Et ça, je crois que c'est pareil pour chacun.