"Le plus important, c'est de faire du bien aux gens"

14/07/2023

L’humoriste Jérémy Ferrari cartonne avec son spectacle "Anesthésie générale" et donnera une de ses dernières représentations au Festival du château de Solliès-Pont samedi 29 juillet.


Après trois ans et une cinquantaine de dates, Jérémy Ferrari joue les dernières de son spectacle "Anesthésie générale". Il fera sa consultation au Festival du château de Solliès-Pont samedi 29 juillet. L’artiste à l’humour féroce et sans concession dresse un constat juste, impitoyable et très documenté sur notre système de santé à l’agonie et aborde des moments plus intimes de sa vie.

Un spectacle qui tire sur l’ambulance (et sur l’homéopathie) et nous fait passer par tous les états.

C’est particulier de jouer les dernières dates?

J’ai un peu tout vécu avec ce spectacle, tant sur le plan professionnel que personnel. La tournée a failli être annulée avec le Covid et c’est finalement mon plus gros succès sur scène. Première fois, aussi, que je démarre un spectacle sans alcool (rires). J’en parle mais je ne me livrerai pas autant sur les prochains. C’est également le plus long, presque trois heures, car en parlant de santé, j’ai dû rajouter une partie Covid. Ce seul-en-scène est celui où les gens m’auront donné le plus de preuves de fidélité et d’amour.

Vous abordez notre système de santé. Les choses se sont-elles améliorées depuis vos premières dates?

Je n’ai pas changé une ligne du spectacle, preuve que rien a bougé. Le personnel soignant est toujours en difficulté, les hôpitaux ne vont pas mieux. Les financements annoncés sont insuffisants, aucune avancée sur la psychiatrie. J’en fais quelque chose de drôle mais en soi c’est dramatique.

Ce n’est pas désespérant après toutes ces dates?

Déjà ça fait du bien aux gens et je ne fais pas que dénoncer, je dédramatise certaines choses. Raconter mes problèmes d’alcool a permis à certains d’en parler, je reçois des messages. Au niveau du gouvernement, je participe à une "pression", pour casser les couilles (rires). Avec les redif’ à la télé, le spectacle ne fait que commencer. Le plus important c’est de faire marrer et faire du bien aux gens. Si j’y arrive, j’ai déjà réussi.

En parlant de télé, la neuvième édition de votre émission "Les Duos impossibles de Jérémy Ferrari" a été diffusée et vous préparez la dixième.

Les audiences de la neuvième édition sont les plus hautes et les billets pour la dixième, que l’on va enregistrer au Grand Rex, à Paris, en mai prochain, ont été vendus en quelques minutes, c’est dingue! Je la présenterai avec Baptiste Lecaplain et Arnaud Tsamere. On a prévu d’ailleurs de refaire un spectacle à trois en 2025. On a réussi à trouver un trou dans nos agendas pour une quarantaine de dates. On se marre tellement tous les trois, je crois que les gens le ressentent sur scène.

Vous allez également commencer une carrière au cinéma avec Golshifteh Farahani.

Je suis très fier, pour mon premier rôle, d’être aux côtés d’une actrice de renommée internationale. Je vais là où on ne m’attend pas, mon rôle n’est pas comique. J’ai pris le temps avant de me lancer car on me proposait souvent des rôles comiques. Il y a aussi mon film qui a été décalé à la suite du décès de Guillaume qui devait jouer dedans.

Vous étiez très proche de lui et avez diffusé un message émouvant sur les réseaux.

J’ai tout dit sur les réseaux et je n’ai pas trop envie de dire plus, ce sera trop impudique. L’histoire que j’ai avec Guillaume est tellement personnelle, je préfère qu’on se rappelle de lui pour ce qu’il était. Ce que j’ai eu à dire publiquement, je l’ai dit, le reste est quelque chose qui nous appartient à tous les deux, qui est inexplicable.


Par Florian Simeoni pour Var Matin