"Le public de Lille et du Nord est hyper chaud et généreux"

24/02/2019

De passage à Lille (Nord) pour la promo de "Sans Visa" et pour le spectacle de Laura Laune qu'il produit, l'humoriste Jérémy Ferrari a pris le temps de répondre à nos questions. Il ne s’arrête jamais mais a pris quelques minutes sur son planning très chargé pour répondre à Lille Actu. Jérémy Ferrari était à Lille (Nord) les 8 et 9 février dernier pour assurer la promo de Sans Visa, le premier plateau d’humour 100% africain qui passera au théâtre Sébastopol le 20 avril, et dont nous vous reparlerons très bientôt.


Le prince de l’humour noir était aussi présent pour la captation du spectacle de Laura Laune. Révélée au grand public dans La France a un incroyable talent, l’humoriste joue actuellement son one woman show Le diable est une gentille petite fille à guichet fermé. C’est donc un carton plein pour celle qui a débuté dans des salles clairsemées. Et une grande fierté pour Ferrari qui a eu la bonne idée de produire cette jolie blonde à l’humour trash.

Qu’est-ce qui vous plaît le plus dans l’activité de producteur et metteur en scène ?

C’est de construire quelque chose. Par exemple avec Laura Laune, je lui ai tout de suite dit ‘Par contre, si on écrit ensemble, je veux te produire’. Il était hors de question de revivre encore ce que j’ai vécu avec Constance (une autre humoriste passée par l’émission On ne demande qu’à en rire où Jérémy Ferrari a débuté, ndlr), d’avoir deux mecs qui débarquent comme inspecteurs des travaux finis, qui vont faire n’importe quoi. Laura m’a fait confiance alors que je démarrais en prod, elle m’a confié sa carrière. Il s’avère que ça a fonctionné, je suis très content et très fier d’elle. Et pour moi, je suis rassuré en tant que producteur. Quand je l’ai découverte il y a 5 ans, elle jouait dans des salles avec 7 personnes. Et maintenant, je la vois jouer le texte qu’on a travaillé pendant des années, je la vois au sommet de son art devant 2000 personnes mortes de rire. C’est ouf de vivre ça, c’est une sensation incroyable.

A vous entendre parler, on pourrait croire que vous pourriez abandonner la scène pour vous consacrer entièrement à la production. C’est envisageable ?

Non, tout ça n’aurait pas de saveur si je n’avais pas la scène. Ce que je fais à côté en tant que producteur, c’est du bonus, c’est un complément de ce que je suis. J’ai tellement d’énergie, j’ai tellement envie de faire ce métier, je ne fais que ça. Mais je ne vais pas écrire 12 spectacles à l’année donc il faut que je m’occupe. Après, je ne sais pas, peut-être qu’avec l’âge je changerai d’avis. Si les salles commençaient fortement à se vider, je crois que j’aurais vraiment du mal à continuer ce métier.

Vous êtes en train d’écrire votre nouveau spectacle qui aura pour thème la santé. Comment se passe l’écriture ?

Je démarre toujours par un an et demi de recherches. Là, j’ai deux professeurs. Un qui me refait l’histoire de la médecine et tout ce qui est l’étude du corps et toute la partie psychiatrique. L’autre professeur m’apprend toute la partie biologie et administrative, tout le côté institutionnel. Ça permet de comprendre un peu pourquoi ça ne marche pas, pourquoi les infirmière sont au bord du gouffre, pourquoi les médecins n’en peuvent plus, pourquoi t’attends 4 h aux urgences. Ce n’est pas la faute des gens, c’est le système.

Pourquoi avoir choisi ce thème là ?

Pour plein de raisons différentes. Déjà parce que je pense que les gens commencent à se soucier un peu plus de leur santé et se rendent compte qu’on nous empoisonne. Et puis, il y a trois ans, j’ai dû me soigner pour un tas de trucs, plutôt d’ordre psychologique. Et du coup, j’ai compris plein de choses. J’ai vu ce qu’on nous cachait, ce qu’on ne nous disait pas. Et aussi parce que j’ai perdu beaucoup de gens dans ma famille à cause du cancer. Dans ce spectacle, je vais aussi essayer de parler plus de moi, ça correspond à une volonté de prendre un peu plus soin de ma santé mentale et physique.

Et quand pourra-t-on voir ce spectacle ?

En janvier 2020.

Avez-vous toujours des contacts avec vos acolytes d’ »On ne demande qu’à en rire » ?

Oui beaucoup. Je suis très ami avec Arnaud Tsamère, Florent Peyre, Olivier de Benoist, Nicole Ferroni. En fait, je suis encore en contact avec tous. Et pendant l’émission, on était vraiment amis. On m’a récemment demandé s’il n’y avait pas de la concurrence entre nous, mais non.

Olivier de Benoist chez Drucker, Florent et Arnaud chez Arthur . Est-ce qu’on pourrait vous aussi vous voir dans ce genre d’émission ?

Chez Drucker pourquoi pas, aller faire des sketchs à la télé ça fait partie de mon métier. Mais si je peux m’en passer je préfère. Par contre chez Arthur, ce que font Arnaud et Florent, ce n’est pas mon métier et ça ne m’amuserait pas. On m’a déjà proposé mais j’ai dit non.

Est-ce que vous pourriez revenir à la télé de façon récurrente ?

Je l’ai déjà fait chez Ruquier pendant plusieurs années, et aussi chez Hanouna. Après je trouvais que j’avais fait le tour. Trois ans toutes les semaines à la télé c’est bien mais je préfère me concentrer sur ce que je fais en ce moment : du théâtre, du cinéma, de la prod… C’est plus mon métier qu’aller à la télé. Mais après peut-être que ça viendra. Si un jour on me propose un truc vraiment chouette dans une émission hyper cool, pourquoi pas. Mais pour l’instant je n’en ai pas envie et puis je n’ai vraiment, vraiment pas le temps.

Les gens du Nord ont la réputation d’être chaleureux et accueillants. Est-ce que vous l’avez ressenti lorsque vous avez joué ici ?

Très sincèrement, je n’ai jamais eu de mauvaise ambiance dans une salle. Il y a des publics qui sont plus durs que d’autres. Mais la majorité du temps, les gens sont vraiment chauds et généreux. Après, j’avoue, que je dois suivre ce que tout le monde dit cette fois parce que c’est vrai. Quelque soit la date et quelque soit le lieu, les deux publics hyper chauds se trouvent à Lille et en Belgique. Et dans le Nord d’une manière générale. Les gens sont particulièrement généreux. Et puis, je serai mal placé pour dire le contraire car c’est ici, au Zénith de Lille, que j’ai enregistré mon DVD. Et pareil pour celui de Laura au Sébastopol ce week-end. Ici, tu sens que les gens ont vraiment conscience du travail que c’est de monter sur scène, on sent vraiment les encouragements.


Par Hervinr Mahaud pour Lille actu