Les Racines Élémentaires de Jérémy Ferrari

13/01/2023

«J’avais envie de faire rire ma mère et d’avoir la fierté de mon père»


Article écrit paNicolas Crousse, journaliste au service Culture du journal Belge Le Soir 

Révélé par un télé-crochet visant à découvrir les nouveaux talents de l’humour, Jérémy Ferrari, enfant de Charleville et vilain petit canard en milieu scolaire, n’hésite pas sur scène à brandir ses racines écorchées. Sans oublier de rendre hommage à ses parents.

En arrivant à la rédaction du Soir, il se sent un peu chez lui, à la maison. Le Cirque Royal, où il organise depuis quelques années « son » Smile and Song festival, est à deux pas. Et puis en cette rédaction bruxelloise plane le fantôme de son arrière-grand-père, Marcel. De quoi lancer la conversation sur ses racines.


Je ne serais pas devenu qui je suis si…

Si je ne m’étais pas acharné. Je n’ai jamais accepté la défaite, jamais accepté qu’on me dise non, jamais accepté qu’on me dise que je n’y arriverai pas. Et même plus tard, quand j’ai dû lutter contre mes addictions, contre mes problèmes psychiatriques, au bord de cette fenêtre pour ma tentative de suicide, je n’ai pas accepté. Pas accepté de mourir et de me laisser emporter par l’alcool. Je ne voulais pas devenir cet artiste-là. Comme j’avais du succès et que je me détruisais, on tombe vite dans le cliché de l’artiste maudit, ou je ne sais pas quoi.

Tout commence dès l’école, par le refus des conventions ?

Ça ne se passait pas bien à l’école, mais je me suis dit : « Je ne serai pas idiot ». Il y avait en grande partie le refus des conventions. Moi, je voulais qu’on m’apprenne à réfléchir différemment, pas qu’on m’explique comment il fallait que je réfléchisse. Et ça, c’était terrible pour moi. Il n’y avait qu’une matière qui voyait encore grâce à mes yeux, c’était le français. Et puis un jour, je m’en souviendrai toute ma vie, ils lancent un débat dans la classe sur la peine de mort : « Est-ce que vous êtes pour ?, est-ce que vous êtes contre ? » On était tous censés être contre, mais je trouvais ça chouette qu’ils lancent le débat et nous invitent à parler librement. En précisant que, avant de commencer à donner notre avis, ils allaient nous donner deux textes, écrits pas des gens sur le sujet. Le premier, en faveur de la peine de mort, écrit par un abruti ne sachant pas aligner deux mots. L’autre, contre la peine de mort, c’était Victor Hugo, texte magnifique, nous laissant tout émus, comme écrasés par le poids de l’intelligence des mots et des argumentations. Et là, j’ai perdu foi. Je suis contre la peine de mort, mais je me suis dit que les dés étaient pipés, que ça manquait d’audace intellectuelle. J’ai rendu ma feuille, où j’avais juste écrit : « Je suis contre la peine de mort », je l’ai rendue à ma professeure, en disant : « J’aurai vingt sur vingt, parce que tout ce qui vous intéresse, c’est ça, que je sois contre… et pas le débat d’arguments ». A partir de là, ça ne pouvait que se passer mal. Alors que pour moi, l’éducation, ça devait être un endroit où on apprend à réfléchir, et pas où on explique comment réfléchir. Pour des esprits comme le mien, à contre-courant, si tu me forces à aller à droite, je vais bien sûr aller à gauche, juste pour me sentir libre. L’esprit de contradiction était là, d’emblée. Et rien ne m’agaçait plus que les gens convaincus. Ça n’a pas changé. La vérité n’est pas scellée dans le marbre, elle est mouvante. Les moralisateurs sûrs de leurs faits me rendent dingue.

Ce sens des contradictions, c’est un héritage familial ?

Oui, je pense. Si je résume l’éducation de mes parents, c’est : tu dois être respectueux, courageux, travailleur. Il y a des valeurs. Par contre, si tu respectes ces valeurs, personne n’a rien le droit de te dire, ni le droit de te reprocher. Ils m’ont dit en fait : « Ne fais pas aux autres ce que tu ne voudrais pas qu’on te fasse. Travaille ! Sois courageux ! N’abandonne pas ! Sois honnête, sois droit ! Si tu respectes tes valeurs, tu n’as pas à t’excuser, à rougir ni à reculer ».

Mes parents savaient que je ne travaillais pas bien à l’école. Ils savaient aussi que je ne foutais pas le bordel. Je n’étais pas insultant, ni turbulent. On avait un professeur de maths en troisième, qui était très violent, physiquement violent avec les élèves. Humiliant, aussi. On le savait, on le connaissait. J’ai redoublé ma troisième, et en redoublant, je suis tombé dans sa classe. Je l’avais dit, à mes parents, ce que je vous dis. Et mon père m’avait dit : « S’il te frappe, tu as le droit de te défendre. Tu ne te laisses pas frapper par qui que ce soit. » Un jour, j’étais en cours, il y avait une jeune fille à côté de moi, il vient et il humilie verbalement cette jeune fille, en sous-entendant des trucs sur sa famille qui sont vrais. La jeune fille, extrêmement introvertie, se met à trembler. À un moment, elle lui répond, l’insulte… mais honnêtement ce n’était pas volé. Le prof lui met une claque. J’étais juste à côté, j’ai vrillé, j’ai pris ma table et l’ai renversée, j’ai balancé une chaise et l’ai insulté. Il m’a collé. Eh bien, mon père m’a défendu. Je lui ai tout expliqué à mon retour. Il m’a dit : « Tu n’iras pas en colle. Tu ne l’as pas mérité. » Mon père est allé me défendre, en disant : « Ce n’est peut-être pas le meilleur des élèves, mais je le crois, mon fils. » Si j’avais foutu le bordel en classe, si je m’étais mal comporté, ça n’aurait pas été toléré par mes parents. Ils savaient tellement que j’étais droit qu’ils ne mettaient pas en doute ma parole. C’est tout ça qu’on m’a inculqué : respect, droiture, vérité, sens de la justice. A partir du moment où c’est injuste, ne te laisse pas faire. C’est resté !

Ce refus des injustices a-t-il un lien avec le lieu où vous grandissez, dans le quartier de Manchester, à Charleville ?

Ça vient de là, oui. J’ai grandi dans un quartier populaire. Ça m’a toujours mis en colère de voir des gens qui n’arrivaient pas à s’en sortir. Des gens écrasés par la vie, des gosses qui n’avaient pas d’éducation… J’ai toujours eu beaucoup d’empathie pour ces gens. Au fur et à mesure, en grandissant, j’ai trouvé ce monde de plus en plus injuste, et j’ai toujours cette colère envers ces puissances qui se croient tout permis. C’est la question des classes sociales, où certains peuvent juger les autres. Ça m’a toujours profondément agacé. Moi, je ne fais pas la différence entre un plombier et un ministre.

Vos parents étaient des commerçants…

Oui, ils avaient une petite supérette. Mon père, à la base il est plombier. Aujourd’hui, il est agent sécu à Auchan, parce qu’ils ont perdu le magasin. Ma mère travaille dans une boulangerie. Ils ont placé le curseur de la valeur universelle sur le courage et l’intégrité. Quand vous êtes élevé comme ça, vous avez de l’admiration pour les gens qui travaillent et qui sont intègres. On reste dans les valeurs. Après, il y a aussi une part de moi. Quand j’étais petit, ils avaient mis un jeu à l’école, avec deux tours en bois et un filet au milieu. Les garçons se mettaient en dessous pour regarder sous les jupes des filles. Je prenais un bâton et je tapais les garçons qui voulaient regarder. J’ai toujours eu ce truc, dès tout petit. Du coup, sur scène, c’est devenu ça : je fais des spectacles hyper engagés, où je suis très en colère…

Vous avez appelé votre société de production Dark smile. Comme en écho à l’enfance…

Bien sûr. C’est pour ça que j’aime bien le joker. Le logo de ma boîte, c’est un petit bouffon, en fait un joker. Le personnage du Joker, au cinéma, me bouleverse. C’est sa super lucidité qui le rend fou. Il est capable d’une grande bonté, d’une grande violence. Il défie les règles du raisonnement et de la morale, parce qu’il considère que ce monde est tellement injuste, ce qui le rend fou. Il vit tout le temps dans les extrêmes. Il est complètement insaisissable, tantôt touchant, tantôt horrible. Pour moi, c’est la pierre angulaire des paradoxes de ce monde. C’est la voix du peuple, de la grogne du peuple, à la base, le Joker. C’est ça que j’aime dans ce personnage. Les gens qui ont de la haine en eux ont souvent une niaque, que souvent les gentils n’ont pas.

Qui sont Fabrice et Muriel, vos parents ?

Ils sont très différents. Ils m’ont eu à vingt ans. Mon père vient de ce quartier de Manchester. Il a fait un CAP plomberie. C’est un mec extrêmement courageux. Assez pudique dans ses mots, avec du mal à dire « je t’aime ». C’est un chêne robuste, qui ne bouge pas, qui va m’apprendre à ne jamais me laisser faire. C’est lui qui m’a inculqué les valeurs dont j’ai parlé. Quand le magasin allait mal, il ne s’est pas levé une seule fois après cinq heures trente du matin pendant trois ans. Il est costaud. Aujourd’hui, il est agent de sécu, il reste douze heures debout par jour. C’est une force non intellectualisée. A table, il ne va pas vous raconter ses exploits, alors qu’il a fait des trucs incroyables.

Votre mère, Muriel, a des origines belges et italiennes…

Ma grand-mère belge, Lucienne, s’est mariée avec un Italien, Raymond Ferrari. J’ai passé beaucoup de temps en Belgique. Ma grand-mère avait l’accent belge. Nous, on habitait à la frontière belge, à Charleville. J’allais en boîte à Couvin. On allait régulièrement à Florenville, à Ostende… La Belgique, ça a toujours été une prolongation de ma ville. Ma grand-mère était en adulation devant son père, Marcel Vermeulen, qui était journaliste au Soir. C’est grâce à lui qu’elle est rentrée aux Beaux-Arts, à Bruxelles. Sur la fin de sa vie, il a eu un cancer, il ne reconnaissait plus personne… et un jour il a dit : « Je veux voir Jérémy ». Moi, j’étais un bébé. Sur son lit, il m’a vu et il a dit : « Ce sera un artiste ». Et quand j’ai commencé à aller vers la scène, ma grand-mère m’a voué une admiration illimitée, en partie parce que j’avais été adoubé par mon arrière-grand-père.

Ma mère vient de là. D’un milieu un petit peu plus aisé que mon père. Elle est très sociable, très drôle, elle a beaucoup d’humour, et souvent de l’humour noir. Elle est très souriante. C’est elle qui m’a apporté le côté léger. Tous les ans, je lui envoie des fleurs, en disant : « Une année de moins ». On se fait beaucoup de vannes. C’est la reine de l’impro, ma mère. Le soir, elle ne me racontait pas une histoire. Elle me demandait trois mots, et avec trois mots, elle me faisait une histoire. De temps en temps aussi, elle me racontait des conneries. Elle venait me trouver et me disait : 《Bon, tu sais que ton père a fait de la prison ! Et tu sais pourquoi ? Il braquait les vieilles… Tu vois comme il était pas courageux !?》

Vous avez hérité de l’esprit de légèreté et d’humour de votre mère, et les valeurs et combats du père. C’est tout vous !

Au fond, oui. Et ça résume bien les deux aspects. J’avais envie de faire rire ma mère et d’avoir la fierté de mon père.

Vers dix ans, vous devenez accro au one-man-show…

Je regardais, j’analysais tout. C’était Palmade, que je trouvais incroyable. Ma mère regardait ses cassettes, Palmade, Muriel Robin, Michèle Laroque… Un peu après, je découvre Pierre Desproges et Coluche. Révélation ! C’est là que je m’aperçois qu’on peut faire de l’humour et être méchant. Le combo me plaisait bien. Puis, à seize ans, je fais mes débuts sur scène…

Qu’est-ce qu’il s’est dit, votre père, quand il a vu son fils quitter l’école si tôt, pour partir vers l’humour et la scène ?

Il n’a pas compris. Il me laissait libre, parce qu’il voyait que j’étais à fond dedans, mais il s’est tenu assez loin. Mais il a une intelligence de cœur ! La première fois qu’il m’a vu sur scène au théâtre de Charleville, à seize ans, il m’a dit : « Je ne comprends pas ce que tu veux faire dans la vie, mais après avoir vu ça, je sais qu’il faut que tu le fasses. » Je me rappellerai toute ma vie cette phrase.

Qu’est-ce que ça a laissé comme trace, le fait de se construire sans aller au bout du cycle scolaire ?

Aujourd’hui que j’ai moins de temps, je me dis que j’aimerais me cultiver plus. Il y a plein d’auteurs que je n’ai pas lus, plein de choses que je ne sais pas. J’aimerais pouvoir donner à mon cerveau cette nourriture intellectuelle, que je n’ai toujours pas eu le temps de découvrir et d’observer. C’est vrai que quand j’ai commencé à travailler avec Laurent Ruquier et qu’il a commencé à me prendre à la radio (On va se gêner, sur Europe 1, puis Les Grosses Têtes, sur RTL), j’étais un peu complexé. Je me disais : « Ces gens ont tellement de culture, et moi je ne sais rien… » Laurent me disait : « On s’en fout, laisse les autres répondre et toi, fais-nous rire, c’est ça ton talent. » Je crois que j’ai gardé un peu de ce complexe.

N’avez-vous pas fait vos trois principaux spectacles, centrés respectivement sur la géopolitique, les religions et la santé, pour combler un manque et rattraper le temps perdu ? Comme si la scène était une sorte d’école buissonnière…

Totalement. Comme j’ai un trouble de l’attention et d’hyperactivité, c’est très dur pour moi de lire, je n’arrive pas à me concentrer de cette façon. J’apprends par contre bien en regardant, en écoutant. Alors oui, le fait de faire des spectacles documentés, ça m’a permis d’avoir un double intérêt. Je ne retiens les choses que si je vois deux intérêts. Le fait de devoir étudier un sujet pour un spectacle, ça me permettait d’apprendre quelque chose sur ce sujet… et puis, deuxième intérêt, d’en faire un spectacle. L’étude de la religion m’a permis d’aller vers des philosophes, Nietzsche, saint Anselme. Le fait de m’intéresser à la géopolitique m’a permis de m’ancrer davantage dans la réalité de ce monde, en étudiant la géographie, la politique et l’histoire. La santé, c’est plus une affaire de société. Et le prochain parlera d’écologie. En fait, il me faut toujours un but. Je ne peux pas lire sans but. Je dois composer avec ce cerveau qui, en même temps veut apprendre mais ne peut pas se concentrer.

Dans votre construction, le nom d’un autre homme revient. Celui de Bruno Nion, à l’école Ludus du théâtre de Charleville…

Je prenais des cours de théâtre dans mon école. Je me souviens, en face du théâtre de Charleville, il y avait un bar où j’allais tout le temps jouer aux échecs. Ma mère me dit un jour : « Tu devrais t’inscrire au théâtre ». Le hasard fait qu’à ce moment, le théâtre de ma ville venait d’être repris par un grand professeur et metteur en scène de théâtre, Bruno Nion. Ce monsieur décide de donner des cours de théâtre gratuits pour des gens de la ville. Je m’y inscris. Au bout de deux ou trois semaines, il me demande si je ne veux pas suivre des cours particuliers. Et c’est là que ça a commencé. Il m’a fait, dès cet instant, travailler tous les trucs à l’opposé de moi… moi qui étais assez obtus, rude. Très vite, j’ai commencé à lui parler du one-man. Il m’a dit : « Eh bien, écris un spectacle ! » Je l’ai fait sous son impulsion. Je lui ai présenté les textes. Il me dit : « Non, c’est pas drôle, c’est pas bien, c’est mal écrit ». Je continue. Je m’accroche. Et au bout d’un moment, j’ai une heure et demie. Là-dessus, il me dit : « Tu vas faire le prochain Plein feu sur un artiste de la ville. » Un gamin de seize ans qui va faire un one-man, ça intéresse les journalistes locaux, qui font tous des articles. Et on se retrouve à 500 personnes, dans le grand théâtre. C’est la première fois que je montais sur scène, mis en scène par Bruno, avec des sketches à moi et des sketches de reprises. Voilà comment les choses ont commencé. C’est là que j’ai voulu quitter l’école, où ça se passait très mal. Bruno continuait à me donner des cours de théâtre, avec de grands encouragements. Après, je vais faire l’audition des cours Florent. Ma mère est maligne car elle sait bien qu’on ne peut pas faire les cours Florent si on est mineur. Mais, me dit-elle, je te laisse arrêter l’école si tu es pris au cours Florent. Je prépare l’audition avec Bruno. Je passe l’audition, qui se passe si bien qu’on me propose de me faire une dérogation, si mes parents sont d’accord… Ce qui fera de moi le plus jeune élève des cours Florent. J’appelle mes parents, qui sont un peu mal pris, car ils m’ont donné une promesse. Mais laisser partir leur fils à seize ans à Paris… Ils demandent un rendez-vous à Bruno. Qu’est-ce qu’on fait ? Et Bruno les encourage à ce que j’y aille, convaincu qu’il est que je vais y arriver.

A seize ans, on est prêt à voler de ses propres ailes ?
J’étais un garçon très mûr, très lucide. J’avais une vraie force de caractère. Mes parents n’avaient pas peur pour ça. Ils avaient peur de me laisser un truc qui allait gâcher ma vie. Mais sous l’impulsion de Bruno, ils vont me laisser partir à Paris, faire les cours Florent. Son importance fut considérable.
L’autre tournant, c’est la rencontre de Laurent Ruquier ?
Avant cette rencontre, je ne savais plus comment payer mon loyer. J’avais prévu d’arrêter le métier. Ça faisait presque dix ans que j’étais à Paris et que ça ne marchait pas. J’étais vraiment dans la merde. Mes parents, entre-temps, avaient perdu leur magasin, ce qui fait que j’étais en roue libre, tout seul. Je fais donc cette émission de Ruquier (On ne demande qu’à en rire – ONDAR) comme celle de la dernière chance, convaincu que ça ne marchera pas. Et cette émission m’a ouvert les portes de la télévision. Ruquier va éduquer les gens à ce que je fais, leur expliquer que c’est de l’humour noir… et depuis, les salles sont pleines, et ça n’a jamais cessé de monter.

La galerie photo de Jérémy Ferrari

Marcel Vermeulen, l’arrière-grand-père de Jérémy, fut longtemps journaliste culturel au «Soir». «Ma grand-mère était en adulation devant son père. C’est grâce à lui qu’elle est rentrée aux Beaux-Arts, à Bruxelles. Sur la fin de sa vie, il a eu un cancer, il ne reconnaissait plus personne, et un jour il a dit: Je veux voir Jérémy . J’étais un bébé. Il m’a vu et a dit: Ce sera un artiste . Quand j’ai commencé à aller vers la scène, ma grand-mère m’a voué une admiration illimitée, en partie parce que j’avais été adoubé par mon arrière-grand-père.» - DR
«Mes parents savaient que je ne travaillais pas bien à l’école. Ils savaient aussi que je ne foutais pas le bordel. Je n’étais pas insultant, ni turbulent. Si je résume l’éducation de mes parents, c’est: tu dois être respectueux, courageux, travailleur. Il y a des valeurs. Si tu respectes ces valeurs, tu n’auras pas à t’excuser, ni à rougir ni à reculer. Sois honnête, sois droit!» - DR
Bruno Nion, metteur en scène et professeur de théâtre de Jérémy Ferrari, alors qu’il n’avait que seize ans. «Son importance fut considérable. C’est avec lui, au théâtre de Charleville, que tout a commencé. Il m’a fait, dès cet instant, travailler tous les trucs à l’opposé de moi... moi qui étais assez obtus, rude. Très vite, j’ai commencé à lui parler du one-man. Il m’a dit: eh bien, écris un spectacle! Je l’ai fait sous son impulsion.»
Laurent Ruquier, autre rencontre importante. « Je ne savais plus comment payer mon loyer. J’avais prévu d’arrêter le métier. Je fais cette émission de Ruquier ( ONDAR ), comme celle de la dernière chance, convaincu que ça ne marchera pas. Ça m’a ouvert les portes de la télévision. Ruquier va éduquer les gens à ce que je fais, leur expliquer que c’est de l’humour noir. Depuis, les salles sont pleines, et ça n’a jamais cessé de monter. » - France Télévisions