L'humour noir de Jérémy Ferrari au Zénith de Toulouse

10/04/2014

Jérémy Ferrari en scène ce soir au Zénith dans le cadre du Printemps du Rire avec son «Hallelujah bordel». Un spectacle provocateur autour des religions. Après le Casino Barrière l'an dernier, Jérémy Ferrari se produit au Zénith ce jeudi soir dans le cadre du Printemps du Rire. Spécialiste de l'humour noir, l'artiste rassemble toutes les religions avec son «Hallelujah bordel». Décryptage d'un spectacle qu'il joue pour l'une des dernières fois.


Votre spectacle fait un carton. Il a même été immortalisé en DVD. La religion fait recette…

Je remercie Dieu pour tout ce qu'il m'a rapporté (rires). Au départ, personne ne croyait à ce projet. Et cela a pourtant fonctionné au-delà des espérances. J'ai voulu envoyer un message d'unification pour désacraliser les rapports entre les communautés. Quand on y regarde bien, la religion ne fait office que de prétexte. J'évoque d'autres thèmes comme l'homophobie par exemple.

Vous exposez des morceaux de la Torah, de la Bible et du Coran sur scène. Pourquoi ?

J'ai tellement ri en m'imprégnant de ces livres que j'ai voulu en faire quelque chose de drôle. Et puis, il est vrai qu'un croyant sur deux avoue ne pas avoir lu les textes de sa religion.

Vous avez même tiré un livre du spectacle. Il est richement illustré. C'est un complément ?

Pour «Hallelujah Bordel», j'ai étudié la philosophie et l'anthropologie entre autres. Il me restait beaucoup de morceaux de textes et d'anecdotes à exploiter. J'ai voulu en faire une bande dessinée mais il me fallait un dessinateur. On m'a présenté Ludovic Fevin. Avec son univers à la Tim Burton, il m'a scotché. Lui a compris pourquoi je faisais ce spectacle lorsqu'il est venu le voir car il ne me connaissait pas auparavant.

Avec l'affaire Dieudonné, ne craignez-vous que les gens fassent des amalgames ?

Les gens sont assez intelligents pour faire la différence entre un humoriste et une personne qui exprime des choses en se cachant derrière la liberté d'expression. Dieudonné l'a un peu salie. Cette liberté n'est pas faite pour susciter la haine.

Côté télévision, vous avez quitté «Touche pas à mon poste» pour «L'émission pour tous». Ne regrettez-vous pas ce choix ?

Plein de raisons m'ont poussé à quitter l'émission de Cyril Hanouna. Même si j'avais choisi ma chronique, je m'en sentais prisonnier d'un humour trop léché. J'aime plutôt ce qui a du fond. Quand Laurent Ruquier est venu me chercher, je n'ai pas hésité. Je lui ai prouvé ma fidélité. J'ai pu ainsi découvrir de nouveaux domaines. Je me suis éclaté.

Propos recueillis par Fabien Calabresi pour La Dépêche